Maroc – 4 jours dans le Moyen Atlas avec Abdou


Témoignage de Bruno
Voyage en couple

4 jours en Avril 2014
Guide : Abdou


Partez vous aussi vivre une expérience dans le Moyen Atlas avec Abdou


Abdou et les randonneurs

Au printemps 2014, nous avons fait, à deux couples ; un trek de 4 jours dans l’arrière-pays de Beni Mellal, toujours avec notre guide Abdou. Passer par un guide, connaissant parfaitement la montagne, le pays et la langue ; est un excellent moyen pour effectuer une « plongée » des plus authentiques au cœur du Maroc berbère. Nous savons que ces randonnées « à la carte » sont aussi l’occasion de faire travailler les muletiers locaux. Tout cela pour un prix très raisonnable. Ce fut, une nouvelle fois, une magnifique randonnée, où nous avons eu, en 4 jours, les 4 saisons.


« Passer par un guide est un excellent moyen pour effectuer une plongée des plus authentiques au cœur du Maroc berbère »


Alors que la veille il faisait très beau et chaud sur Beni Mellal ; nous avons démarré, le lundi matin, « en automne » avec le brouillard et la pluie. Puis nous sommes passés « en hiver » avec la grêle l’après midi et la neige en soirée.

Nous avions un bivouac prévu sur le plateau d’Igharghar mais pas question de bivouaquer sous la tente dans ces conditions… Abdou, très prévoyant, avait prévu une solution de repli. Nous avons donc logé chez l’habitant dans une ferme berbère très modeste ; où nous avons partagé une salle avec les muletiers et notre guide pour dormir.


« Nous avons logé chez l’habitant dans une ferme berbère »


Nous pourrions intituler cette randonnée « Rencontres dans le Moyen Atlas » ; tant nous avons côtoyé de personnes dans ces montagnes préservées du tourisme de masse…. Le premier midi, nous avons pique-niqué chez Aïcha ; qui nous a donné la braise nécessaire à un barbecue improvisé pour cuire le foie du chevreau prévu au tajine du soir. Elle nous a aussi prêté un tajine pour réchauffer la sauce tomate ; qui a fini en « omelette berbère » grâce aux œufs de ses poules ! Enfin, elle nous a présenté le dernier-né de son cheptel, un petit chevreau d’à peine quelques heures.

L’ après-midi, la puissance de l’averse de grêle nous a contraints à nous réfugier dans une autre maison ; où nous avons pu nous réchauffer mais aussi nous sécher près d’un feu allumé à même le sol, sans cheminée…. Autant vous dire qu’il valait mieux se ternir assis que debout car la fumée nous piquait rudement les yeux ! La modestie des lieux n’a pas empêché la famille de nous offrir un thé, dont la chaleur nous a fait beaucoup de bien.

Abdou et un troupeau de chèvres

Dans la maison qui nous a accueillis pour la nuit ; il y avait un poêle dans la pièce principale, donc un peu moins de fumée. Nous avons pu nous changer et faire sécher nos vêtements. Les enfants étaient superbes malgré le manque évident d’hygiène…. surtout la petite dernière d’à peine 6 ans qui était très délurée ; et qui aurait bien voulu partir avec son grand frère et sa grande sœur (8 ans) le lendemain matin ; pour garder le troupeau de moutons sur le plateau…


« Au réveil, le mardi matin, nous avons découvert la chaîne du Haut Atlas entièrement enneigée! »


Au réveil, le mardi matin, nous avons découvert la chaîne du Haut Atlas entièrement enneigée. Le ciel était tout bleu, sans un nuage… Une vraie journée de printemps, avec une température très clémente… Le mercredi et le jeudi, c’était l’été, avec plus de 30 ° !!!!!

Dans la matinée, nous avons fait halte pour un thé garni de pain et de beurre fondu (maison) aromatisé au thym ; dans une maison un peu plus « opulente » (toute proportion gardée bien sûr)… La grand-mère était atteinte de la maladie de Parkinson… Nous avons laissé du Doliprane, ce qui est bien dérisoire au regard du besoin de traitement de cette femme…


« Avant le dîner, nous avons eu droit à un vrai festin de brochettes de foie d’agneau, comme seuls les Marocains savent les préparer »


Notre bivouac du deuxième jour était prévu à Toujdarte. Tout près de la maison de Naïma, une jeune fille qui vit avec ses parents et son frère dans une ferme faisant face à la chaîne du Haut Atlas ; et aux greniers de falaise de Wallous…

Nous avons été reçus dans la pièce de réception, très propre où s’entassaient, dans un ordre impeccable ; les tapis et les couvertures tissés à la maison… Cette ferme est tenue remarquablement propre par ses propriétaires… Avant le dîner, nous avons également eu droit à un vrai festin de brochettes de foie d’agneau, comme seuls les Marocains savent les préparer

Dans la matinée, nous avons pris le thé au milieu d’un champ ; invités par un cultivateur qui fauchait du fourrage pour ses bêtes.

La veille, c’était le jour de la tonte des moutons et nos hôtes avaient tué un agneau pour l’occasion…  Nous avons, ensuite, dîné dans le « salon » ; et dormi sous les tentes dressées face au panorama pour mieux le savourer dès le réveil ! Au grand dam de la propriétaire des lieux qui a insisté pour que nous acceptions leur hospitalité ; et dormions dans le salon !

Abdou et un couple de randonneurs

Le 3ème jour, nous avons laissé, à regret, cette famille si accueillante… Dans la matinée, nous avons pris le thé au milieu d’un champ ; invités par un cultivateur qui fauchait du fourrage pour ses bêtes. Le repas du midi a été pris dans une autre ferme. D’ailleurs, nous y avons réchauffé les restes du tajine de la veille trop copieux pour notre appétit du soir ; émoussé par « l’entrée de brochettes » (au moins 3 par personne).

Après être passés admirer le magnifique grenier collectif de la vallée de Toulouine (entre Tagleft et Moujd) ; nous avons planté nos tentes sous des oliviers tout près d’un assif où nous avons apprécié nous rafraîchir.

Des randonneurs au Moyen Atlas

Le dernier jour, enfin, nous avons fait d’autres haltes imprévues. Car nous étions invités, avec insistance, par les familles rencontrées à boire le thé ; ou le petit lait, et manger le pain et l’huile d’olive ! Nous savions que l’hospitalité berbère était généreuse… Cela va au-delà car les gens sont capables de prendre sur leur nécessaire quotidien pour l’offrir au voyageur de passage…. 

Nous avons pu nous rendre compte de l’austérité de cette vie rudimentaire où malgré tout il y a de la bonne humeur ; et une forme de bonheur que nous ne savons sans doute pas mesurer… La plupart de ces gens ignorent tout, ou presque, de notre société de consommation…. Nous avons vécu de vrais moments de partage….


« Nous étions invités, avec insistance, par les familles rencontrées à boire le thé ; ou le petit lait, et manger le pain et l’huile d’olive ! »


La présence d’Abdou, qui connaît quasiment tout le monde dans cette partie du Moyen Atlas, est précieuse. Abdou est à l’écoute des gens et de leurs problèmes (réfection de pistes, problèmes d’eau…)  ; et il n’hésite donc pas à se faire leur porte-parole près des autorités de la région. Sa simplicité et sa générosité lui permettent d’entretenir des relations vraies avec la population locale ; ce dont nous avons pleinement bénéficié en tant que randonneurs !

Côté paysages, nous avons été gâtés car le Moyen Atlas se pare de ses plus beaux atours en cette saison. L’ocre de la terre se mêle au vert des prairies, au gris et vert pâle des montagnes ; au rouge des coquelicots, au jaune, violet et blanc des autres fleurs….

« Nous avons pu nous rendre compte de l’austérité de cette vie rudimentaire où malgré tout il y a de la bonne humeur ; et une forme de bonheur que nous ne savons sans doute pas mesurer…« 

Tout au long de cette randonnée, nous avons pu constater que la moindre parcelle de terrain agricole était cultivée : pommes de terre, petits pois…. Nous nous sommes demandé si les personnes rencontrées avaient conscience de la beauté époustouflante des paysages qui les entoure ??

La rudesse de leur vie quotidienne où il faut souvent près d’une demi-journée pour ramener l’eau à la maison ne leur permet sans doute pas de savourer la beauté des lieux ; comme nous pouvons le faire, en tant que randonneurs. Notre dernière journée a été la plus « sportive » avec 800 m de dénivelé positif. Mais, au cours de ces 4 jours de randonnée, la variété des paysages ; et le plaisir de côtoyer la population berbère ont largement compensé les quelques efforts physiques fournis !


« L’ocre de la terre se mêle au vert des prairies, au gris et vert pâle des montagnes, au rouge des coquelicots, au jaune, violet et blanc des autres fleurs… »


Nous avons également passé la soirée du jeudi avec Abdou et Nezha, sa femme ; qui nous a cuisiné un tajine de bœuf pour nous changer du chevreau et de l’agneau. Ensuite nous sommes redescendus à Béni Mellal ; où nous avons retrouvé avec un plaisir certain le confort de notre maison et surtout de nos lits respectifs !


Partez vous aussi vivre une expérience dans le Moyen Atlas avec Abdou